APA- Brazzaville Congo) Le président de l’Intersyndicale des pharmaciens d’Afrique (ISPHARMA) le Congolais Boniface Okouya a salué dimanche l’engagement du gouvernement sénégalais à éradiquer la vente illicite de médicaments avec la fermeture imminente de «Keur Serigne bi», le grand marché illicite de médicaments du pays, situé au centre ville, à Dakar.
Le Dr Okouya également président du Syndicat national des pharmaciens du Congo, s’entretenant avec la presse, a rappelé que le grand marché «Keur Serigne bi», entretenu et protégé par les marabouts sénégalais, sera fermé au plus tard le 14 août prochain sur instruction du gouvernement après des négociations avec le syndicat des pharmaciens.
Tout en saluant cette décision du gouvernement sénégalais, il a souhaité que cette décision fasse partout en Afrique tâche d’huile.
« Cela va nous réconforter dans nos discussions avec les autres gouvernements d’Afrique parce que nous n’avons cessé de dire que le médicament de la rue, non seulement tue mais il était devenu un problème de santé publique. Tous les gouvernements africains et ceux d’autres pays à travers le monde qui ont l’obligation de protéger la vie de leurs citoyens doivent suivre l’exemple du gouvernement sénégalais en fermant tous les lieux où s’exerce le commerce illicite des médicaments», a déclaré le Dr Okouya.
Selon le Dr Okouya, la décision du gouvernement sénégalais obéissait à l’esprit des mesures prises par les professionnels du médicament lors du 10ème forum pharmaceutique international tenu récemment à Abidjan (Côte-d’Ivoire) sur le thème : «Evolution et perspectives de la pharmacie en Afrique».
Au cours de cette rencontre, il avait été décidé de la création des comités nationaux de lutte contre la vente illicite des médicaments dans tous les pays africains.
Au Congo la vente illicite des médicaments reste un problème entier pour le gouvernement. Les médicaments sont vendus dans les marchés et à tout bout de chemin par des vendeurs ambulants au vue et à la face des autorités incapables de réagir à ce commerce de la mort.
Le phénomène de vente des médicaments est une épine dans les pieds des pharmaciens Africains du fait que ces médicaments contrefaits
tuent actuellement plus de 2 000 personnes dans le monde.
Dans une correspondance adressée au Premier ministre sénégalais Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké , khalife général des Mourides, une importante confrérie musulmane du pays, lui a signifié son désaccord face à la décision du gouvernement d’arrêter les ventes de médicaments dans cette maison fondée par le premier khalif général des mourides.
L’autorité de Touba rappelle dans sa missive que cette maison qui existe depuis 1927 a fonctionné sous le règne de plusieurs khalifes généraux des mourides sans gêner l’administration coloniale.
“Depuis toutes ces années, cette maison existe sans empêcher aux pharmaciens de faire leur travail, je ne voudrais pas qu’elle soit fermée sous mon khalifat” déclare l’actuel Khalife des Mourides. Il demande ainsi au premier ministre d’apaiser la situation en reportant sa décision.
Cette sorte du guide de la confrérie mouride a poussé le ministre de l’Information, porte parole du gouvernement sénégalais, Moustapha Guirassy, a précisé que le Premier ministre n’a jamais fait état de fermeture de Kër Serigne bi ni d’un quelconque autre lieu, mais plutôt d’interdire la vente illicite de médicaments.
Ainsi, ’’aucun lieu n’est ciblé’’ et ’’seule l’activité illicite (de vente de médicaments) est réprimandée’’, a souligne M. Guirassy.
LCM/of/APA
2009-08-03 10:02:14