RENAISSANCE DU CONGO (12.D.G.P.D)

RENAISSANCE DU CONGO  (12.D.G.P.D)

France-Afrique la valse se poursuit

Sassou le candidat de Nicolas Sarkozy ?

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Le mutisme assourdissant observé par Paris à la suite de l’élection présidentielle au premier tour de Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville témoigne de l’embarras qui agite les cercles élyséens. Le désarroi de la France est proportionnel à l’ampleur du chaos électoral. Faudrait-il donner un quitus à une élection présidentielle sans électeurs ? Voilà le dilemme auquel sont confrontés à la fois l’Elysée et le Quai d’Orsay. Un choix cornélien qui impose à Paris d’adopter un profil bas. Une attitude iconoclaste dans les us et coutumes diplomatiques de la France. Cette relative discrétion contraste avec l’appétit médiatique habituel de Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner. Est-ce le signe avant-coureur d’un désamour entre Paris et Brazzaville ? Serait-ce le « commencement des douleurs » (pour reprendre Sony Labou Tansi) du régime de Sassou ?

Mal emmanchée au Congo-Brazzaville à cause de l’incurie du pouvoir, l’élection présidentielle a mal fini pour Sassou Nguesso. Malgré la distribution de liasses de billets, malgré les appels répétés au vote, malgré tout, le taux d’abstention a atteint des sommets. Un taux d’abstention record que le pouvoir du Congo-Brazzaville refuse d’admettre. Sassou Nguesso et ses sbires du chemin de l’avenir sont K.O debout. Après une campagne électorale assourdissante, on peut dire à la suite de Shakespeare que c’était : « beaucoup de bruit pour rien ». Toutefois, ses affidés se battent comme diable dans un bénitier pour faire reconnaître la victoire de Sassou-Nguesso à la communauté internationale visiblement rétive. Les autorités du Congo-Brazzaville ont les yeux désespérément rivés vers Paris dans l’attente d’un message de félicitation qui couronnerait leur victoire. Rien à faire : motus et bouche cousue à l’Elysée.

La démocratie ira mieux à l’Iran qu’au Congo

« Le peuple iranien mérite mieux que les dirigeants d’aujourd’hui » dixit Nicolas Sarkozy (Le Monde, 17 Juillet 2009). Pourtant l’actuel homme fort iranien a été aussi mal élu que le tyran de Mpila. A-t-on vu la France monter au créneau comme elle l’a fait pour désavouer les élections iraniennes ? Si l’actuel tyran iranien n’a pas de mérite, les populations du Congo-Brazzaville méritent-elles alors les dirigeants d’aujourd’hui ? Il y a deux poids deux mesures. Les raisons de cette discrimination sont évidentes. Elles relèvent des enjeux internationaux. Les Iraniens sont en voie de posséder la bombe atomique capable de menacer la sécurité d’Israël tandis que le Congo possède le pétrole qui garantit la puissance énergétique de la France. Toute cette différence de traitement se situe là.

 

Sassou garant et gérant des intérêts français

Pourtant au Congo-Brazzaville comme au Gabon, Nicolas Sarkozy avait martelé : « La France n’a pas de candidat » dans les futures élections dans ces deux pays. Une déclaration empreinte de bonnes intensions qui avait suscité quelques lueurs d’espoir dans le contexte de la rupture prônée par le Chef de l’Etat français. Aujourd’hui, le thème de la rupture a fait long feu. Sarkozy a rompu avec la rupture. Le sixième président français après Charles de Gaulle veille comme ses prédécesseurs aux intérêts de la France. Tout comme Sassou Nguesso qui se bombe le torse affirmant qu’il est le meilleur garant des intérêts de la France au Congo-Brazzaville.

Paradoxalement aucun message de félicitation n’a été adressé à ce pion de la françafrique au Congo (pour reprendre le titre du récent livre de la Fédération Congolaise de la diaspora FCD)

Pourtant dans les milieux d’affaires et les groupes d’analyse politique, le message de garanti de Sassou Nguesso était reçu 5 sur 5. Le Congo-Brazzaville regorge de richesses minières et sylvestres. Pourquoi alors, se sont dit ces hommes d’affaires (au premier rang desquels Bolloré et Pandino), se débarrasser d’un cheval qui les a toujours fait gagner. Pour eux depuis 25 ans, Sassou ans est un formidable ticket.

Qui ne dit…maux

Pourquoi, dans ce cas, le mutisme de Paris pour féliciter son poulain congolais ? Hypocrisie ? Vaste fumisterie ! En réalité, c’est un juste renvoi d’ascenseur ! Le mal congolais convient aux Français. Qui ne dit…maux consent. De toute façon (même s’il faut se méfier de l’eau qui dort) à Brazzaville règne un calme absolu. La répression exercée par Ndenguet, Adoua, Alakoua, Ntsourou et Dabira produit ses effets. Alors les affaires peuvent continuer. Business is business !

 

Benjamin BILOMBOT BITADYS

 



11/08/2009
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