RENAISSANCE DU CONGO (12.D.G.P.D)

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BRAZZAVILLE AFFINE SON IMAGE DE VILLE ORDURIERE : MERCI HUGUES

Publié le 18/03/2010

20 Milliards de bubget pour Hugues Fils Maire re rien du tout

IL est trop fort, ce Ngouélondélé. Le gendre que Sassou 1er a installé sur le trône de l'Hôtel de Ville pour le plus grand bonheur des Brazzavillois est un véritable stakhanoviste. Un bourreau du travail qui ne dort jamais. Quand il n'est pas en transit entre deux aéroports internationaux pour assister à un congrès de maires à Vancouver, ou pour rentrer au pays après un colloque quelque part en Europe, il s'abîme la santé à force de veiller sur l'amélioration de la vie quotidienne de ses administrés. Et, malgré cet emploi de temps de dingue, il trouve le temps de s'occuper de ses florissantes affaires. Quel homme !

hughesEn seulement huit ans passés à la tête de l'Hôtel de Ville, son bilan est impressionnant. Côté cour, des centaines de milliers de kilomètres parcourus en avion et des tonnes de projets qui ne voient jamais le jour. Côté jardin, un compte en banque probablement bien garni et un petit château fort au Plateau-des-15 ans, à Brazza.  A l'entendre,  sa principale fierté reste à ce jour  sa disponibilité pour le bien être des Brazzavillois.  Comme beau papa et ses poses de premières pierres vite oubliées, Ngouélondélé a des tiroirs bourrés de projets à peine votés par son conseil municipal et aussitôt enterrés par ses soins. Qui se souvient encore de cette histoire de bateaux bus sur le fleuve ? Qui se rappelle de l'accord signé entre l'Etat et la mairie sur la création d'une société de ramassage d'ordures ménagères ?

Chaque année, c'est la même chose. Le maire présente son budget primitif au conseil en le justifiant par des projets d'investissement qui ne connaîtront jamais un seul début d'exécution. Mais l'argent, lui, n'est jamais perdu pour tout le monde. Cette année, il s'est fait voter un budget de 20 milliards de francs dont il ne sortira pas grand chose. Mais officiellement, c'est, entre autres fadaises, pour :

entretenir et maintenir les voiries urbaines et les ouvrages d'assainissement,
étendre le réseau d'éclairage public,
construire une station de télévision et de radiodiffusion municipale,
acquérir des véhicules lourds,
acquérir des terrains pour le nouveau cimetière municipal.

Où sont donc ces ouvrages d'assainissement et ces voiries qu'il veut entretenir ? Et que va-t-il faire avec ses véhicules lourds ? Combien va-t-il en acheter ? Mystère. Quel réseau d'éclairage public va-t-il étendre ? Pas de réponse. Aucune dépense prévisionnelle n'est affectée à chacun de ces investissements. Que va-t-il nous inventer l'année prochaine ? Une piscine municipale sans bassin ? Un hippodrome sans chevaux de course ni cavaliers ? Des terrains de tennis sans courts ? Un centre commercial sans boutiques ? Avec cet homme, tout est possible sur le papier du moment qu'il y a de l'argent à gagner.

Voilà le travail : plage de sable fin à Brazzaville

insalubr0Ce flou grossier n'a en rien troublé la curiosité des conseillers municipaux brazzavillois, soucieux, comme on sait, des deniers publics.

Soyons honnêtes. Vingt milliards de francs pour gérer une ville de la taille de Brazzaville, ce n'est pas grand-chose. Mais c'est énormément d'argent pour débaptiser une dizaine de noms de rue (sa principale et seule activité en dehors des voyages, persiflent les mauvaises langues), reboucher quelques nids de poule d'une poignée d'artères goudronnées, nettoyer les caniveaux sur l'avenue de la Paix, laver les trois grands marchés de la capitale une fois par semaine, s'offrir des costards rayés et payer les factures d'électricité pour l'éclairage et la climatisation de ses bureaux. J'oubliais les bagnoles et le carburant, mais ça ne casse pas des briques non plus. Il faut en effet savoir que c'est l'Etat qui paierait ses fonctionnaires, c'est l'Etat qui finance la rare construction des routes, c'est aussi l'Etat qui paierait ses conseillers municipaux.  Son budget, c'est de l'argent de poche en quelque sorte.

Le seul investissement qui risque de lui coûter des sous, c'est la station de télévision que le maire a décidé de s'offrir. Comme ses bateaux bus sur le fleuve, télé Ngouélondélé ne verra pas le jour cette année, et peut-être jamais. Mais l'étude de faisabilité du projet lui rapportera un petit paquet de millions. Il n'y a pas de petits profits.

Les écoles primaires sont délabrées, surpeuplées, sales, puantes, la ville est dépourvue d'équipements sportifs et socio-éducatifs, d'espaces de loisirs, de parcs publics, de conservatoires pour les jeunes, de salles de spectacles, de musée. Madoukou Tsiékélé, une immense décharge publique à ciel ouvert, est en train de crever sous nos yeux alors qu'il suffirait de mettre des bennes à ordures à la disposition des riverains et de procéder régulièrement à son curetage pour le sauver. Mais croyez-vous que le maire aurait l'idée d'investir un petit peu de ses 20 milliards de francs sur la création de ces équipements collectifs et d'affecter ses agents (qui se tournent les pouces à ne rien faire ) à l'entretien de ces égouts que sont devenus les cours d'eau de Brazzaville ? Non, une télé, c'est mieux. Une télé, c'est génial.

J'ai presque envie de rire. Voilà un type infoutu de se doter d'un simple site internet digne de ce nom, qui rêve d'une télé dont on se demande qu'est ce qu'il va en faire. Folie des grandeurs. Ngouélondélé marche sur les pas de beau papa.

Les Brazzavillois n'ont pas fini de patauger dans les ordures ménagères et de vivre dans l'insalubrité, mais ils auront leur télé Poubelle pour oublier la misère et admirer les costumes rayés dont raffole leur maire.  

Musi Kanda

ARTICLE PARFAITEMENT ANANLYSé MERCI BEAUCOUP M.MUSI KANDA

 



19/03/2010
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