RENAISSANCE DU CONGO (12.D.G.P.D)

           UNE COUR CONSTITUTIONNELLE OUTRANCIERE?

Comment interpréter le fait que la cour constitutionnelle ait exigé après le 12 Juin minuit une attestation de résidence ininterrompue aux candidats à la présidentielle, une pièce qui ne figure pas sur la liste initiale des éléments qui devraient être fournis conformément à la loi pour déposer un dossier de candidature?

Le porte-parole de Ange Edouard POUNGUI à Paris a immédiatement parlé à juste titre d’apologie de l’absurde, signe saillant que le Congo voudrait rester une république bananière. Le délai fixé pour que les candidats complètent leur dossier étant passé (le 17 juin à midi), un état des lieux s’impose.

Cet excès de zèle n’est elle qu’une crise de jeunesse, l’outrance d’une institution encore juvénile qui veut à l’occasion de ce scrutin présidentiel obtenir des lettres de noblesse, en s’émancipant du pouvoir politique ? Ce rêve est permis. Sauf qu’il y avait risque qu’il vire au cauchemar, si l’on n’y a pas pris garde. Car on ne peut s’empêcher de voir là une manœuvre, un artifice mal pensé pour écarter les candidats les plus sérieux de la course au pouvoir.

Ce jugement est-il exagéré ? Le futur immédiat devra nous édifier très rapidement, puisque après moult tractations seuls deux des candidats les plus sérieux ont pu justement déposer la fameuse "attestation de résidence ininterrompue" avant l’expiration du délai fixé, à savoir Mathias NDZON
et Ange Edouard POUNGUI. A l’heure actuelle, nul ne sait si le Président SASSOU a pu faire la démarche.

Quelle décision la cour constitutionnelle va-t-elle alors prendre? Va-t-elle invalider toutes les autres candidatures ? Quelle attitude va-t-elle avoir vis-à-vis du cas SASSOU ? En voulant embarrasser tel ou tel candidat l’institution chargée de veiller aux respect de la constitution et de loi ne s’est elle pas mise elle-même dans l’embarras ?  

A. Florent Bissingou

17/06/2009