RENAISSANCE DU CONGO (12.D.G.P.D)

RENAISSANCE DU CONGO  (12.D.G.P.D)

QUE DEVIENT LA FRANCE A FRIC

POINT PRESS du mecredi 25/03/2009

Le président Denis Sassou N'Guesso répond aux questions du journal français Le Figaro

Dans sa parution du 25 mars, le journal Le Figaro a publié une interview du président Denis Sassou N'Guesso portant le titre : «Il n'y a pas besoin de rupture entre la France et l'Afrique». Cet entretien réalisé par le journaliste Étienne Mougeotte s'est organisé autour des relations de coopération entre l'Afrique et la France, les biens immobiliers et les comptes bancaires du président congolais et de sa famille en France, la visite du président français au Congo, la crise financière internationale, le problème de la dette des pays africains ainsi que l'élection présidentielle congolaise prévue en juillet prochain.

À propos de la visite du président français au Congo qui, selon le journaliste, marque un tournant dans les relations entre le Congo et la France, Denis Sassou N'Guesso a répondu : «Les relations entre nos deux pays ont un caractère historique. Nos relations sont profondes et appelées à un avenir important. Il n'y a pas de tournant à avoir. Je suis heureux de recevoir le président Sarkozy pour parler du développement et de l'approfondissement des liens entre nos deux pays».

Abordant les critiques formulées contre la « Françafrique », c'est-à-dire les liens particuliers entre la France et un certain nombre de dirigeants africains, le président congolais a indiqué : «La France a des relations avec les dirigeants africains. Elles peuvent être amicales. Mais lorsque des dirigeants européens ont des relations amicales avec les dirigeants américains ou asiatiques, cela paraît normal. Pourquoi cela serait-il interdit avec les dirigeants africains, pourvu que ces relations soient fondées sur l'intérêt mutuel de la France et de l'Afrique ?»

En réponse aux reproches faits par des Organisations non gouvernementales (ONG) au président congolais et à sa famille de détenir plus de cent comptes bancaires en France et une vingtaine de résidences dans la région parisienne, Denis Sassou N'Guesso a précisé : «Ces ONG sont animées par une volonté de nuire. Elles agissent de concert avec les fonds vautours. Je n'ai personnellement aucun compte en banque en France ; et je demande donc aux banques françaises qui détiendraient des comptes à mon nom de les publier dans la presse. Tous les Congolais savent que j'ai un petit appartement, avec un salon et deux chambres, avenue Rapp, dans le VIIe à Paris. Un appartement, et non tout un immeuble comme voudraient le faire croire certaines photos parues dans la presse. Je possède par ailleurs une maison au Vésinet que j'ai acquise en 1983 pour abriter mes enfants qui faisaient leurs études en France. Cette maison, qui jouxte la voie ferrée, a été rénovée plusieurs fois depuis vingt-cinq ans. Pour ce qui est de mes enfants, ils sont déjà majeurs. À l'instar de nombreux Congolais hommes d'affaires, commerçants et chefs d'entreprise, ils possèdent des biens immobiliers en France. Je ne vois pas pourquoi on pourrait considérer comme un délit de ma part que certains de mes enfants détiennent tel ou tel bien en France»

Sur le volet de la crise financière internationale qui frappe durement l'Afrique, les moyens dont notre continent dispose pour y faire face, et ce qu'il attend de la part de la communauté internationale, Denis Sassou N'Guesso a répondu : «La crise mondiale bancaire et financière touche maintenant l'économie réelle, et naturellement tous les secteurs en crise entraînent une chute du prix des matières premières. Or, en Afrique, la plupart des économies sont assises sur la vente des matières premières et donc ce sont nos pays qui prennent les coups les plus durs. Je ne vois pas comment les pays africains pourraient, seuls, faire face à cette situation. Il faut impérativement rechercher des solutions globales»

À la question sur la solution que le sommet du G20 qui va se tenir à Londres pourrait apporter à la dette des pays africains, le président congolais a répondu : «Il est tout à fait injuste que l'Afrique ne soit pas associée au sommet de Londres. Le problème de la dette des pays africains est un vieux sujet. Il était en débat lorsque je présidais l'Organisation de l'unité africaine en 1986-1987. Plus de vingt ans après, cette dette n'est toujours pas annulée. Le FMI a mobilisé des centaines de millions d'euros en quelques jours pour sauver l'Islande sans le moindre engagement de ce pays. Pourquoi l'Afrique est-elle sujette à une telle discrimination ? L'Afrique demande simplement l'égalité de traitement : c'est un problème de justice».

Invité par le journaliste à faire le bilan de son septennat à quelques mois de l'élection présidentielle, Denis Sassou N'Guesso a précisé : «En 1997, quand j'ai repris en main les affaires de ce pays, Brazzaville était détruite. Le chemin de fer de Pointe-Noire à Brazzaville était à l'arrêt. Le pays était sans institutions. Aucun secteur d'activités n'était fonctionnel. L'insécurité régnait dans tout le pays. Aujourd'hui, le Congo a retrouvé la paix et la sécurité. Nous avons reconstruit le pays. Même si tous les problèmes ne sont pas réglés, nous avons retrouvé le chemin de la croissance. Cette année, en pleine période de crise, notre budget prévoit 9% de croissance. Nous avons entrepris de reconstruire nos infrastructures : routes, ports, aéroports, barrages, télécommunications».

À la question de savoir si Denis Sassou N'Guesso serait candidat à sa propre succession, le président congolais a déclaré : «Je n'ai pas encore pris ma décision. Mais il est vrai qu'un grand nombre d'organisations politiques et sociales lancent des appels en faveur de ma candidature. Je poursuis ma réflexion».

Au sujet du respect du pluralisme et de la stricte égalité entre les candidats pendant la campagne électorale, le président de la République a indiqué : «Il y a plus de cent partis politiques au Congo qui sont totalement libres. La presse congolaise est à 99% favorable à l'opposition avec des critiques sévères et parfois excessives. L'organisation des élections est confiée à une commission indépendante où siègent des représentants de la majorité, de l'opposition et de la société civile. C'est la loi et elle sera respectée. Un décret organise la révision des listes électorales avec la participation à tous les niveaux de la majorité, de l'opposition et des représentants de la société civile. L'élection sera ouverte et libre, en présence d'observateurs de la communauté internationale. Rien ne leur sera caché».

Invité par le journaliste à confirmer que le Congo est toujours prêt à considérer la France comme l'un de ses partenaires privilégiés en offrant une place de choix aux entreprises françaises, Denis Sassou N'Guesso a répondu : «Il suffit que les entreprises françaises expriment leur volonté d'investir au Congo. Nous travaillons depuis plusieurs décennies avec Total pour le pétrole et pour le gaz. Et une petite partie, une toute petite partie des profits de Total vient au Congo. C'est une entreprise française, la SGE, qui construit la deuxième piste de l'aéroport de Brazzaville et qui travaille à la réfection de la voirie de notre capitale. Sogeco, une filiale de Bouygues, est en charge de l'électrification de notre territoire, le tout sur fonds propres du Congo. Et enfin, Bolloré a remporté le très important appel d'offres du terminal de conteneurs de Pointe-Noire. Nous souhaitons développer la présence d'entreprises françaises au Congo. Notre volonté est totale. La balle est dans le camp des opérateurs français



26/03/2009
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