RENAISSANCE DU CONGO (12.D.G.P.D)

RENAISSANCE DU CONGO  (12.D.G.P.D)

PPTE LE CONGO DOIT HONORER SES ENGAGEMENTS

Le Congo espère atteindre le point d'achèvement de l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés

Le Congo a plus que jamais l'espoir d'atteindre le point d'achèvement de l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) du Fonds monétaire international (FMI). Remis sur les rails en 2008, le programme triennal (2004-2007), appuyé par la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC), a fait place à un nouveau programme dit intérimaire.

Une délégation du FMI est arrivée le 3 juin dernier dans la capitale congolaise. Conduite par le chef de mission du FMI au Congo, Robert York, la mission, qui a entamé dès son arrivée des consultations auprès des institutions congolaises, a rencontré, le 9 juin, le président du Sénat, André Obami Itou. Les discussions ont porté sur les relations de coopération qui lient le Congo à cette institution financière internationale, dans le cadre du programme souscrit depuis plusieurs années par le Congo en vue de son éligibilité à l'Initiative PPTE.

En effet, selon les conclusions de l'année dernière, en août 2008, le Congo ne devrait plus tarder à revenir à la FRPC, ce qui le conduirait vers le point d'achèvement de l'initiative PPTE, une étape qui permettra au pays de bénéficier de l'effacement de près de 90% de sa dette extérieure.

Depuis la fin de la guerre civile de 1997, le Congo connaît aujourd'hui son dixième programme avec le FMI. Les résultats ont jusqu'à présent été peu encourageants et se sont soldés, pour la plupart, par des échecs dus essentiellement au non-respect des plafonds et planchers budgétaires, mais également des mesures structurelles.

Cependant, déterminées à tout mettre en œuvre pour atteindre le point d'achèvement, les autorités congolaises estiment que l'année 2009 reste déterminante pour voir les négociations aboutir et permettre au pays de se débarrasser de cette dette qui l'étrangle.

Récapitulatif des négociations

La signature du programme triennal (2004-2007) appuyé par la FRPC a permis au Congo de bénéficier de 44 milliards Fcfa d'aide de la part du Fonds.
L'accord qui a ouvert la voie au programme triennal a dégagé tous les obstacles, ou presque, souvent constatés dans les relations entre le Congo et ses créanciers regroupés au sein du Club de Paris et du Club de Londres. En effet, en 2006, le Club de Paris a annulé et rééchelonné 67% de la dette du Congo à son égard. Le Club de Londres a emboîté le pas en annulant, en novembre 2007, 80% de la dette du Congo. «Cette annulation permet au Congo d'avoir une dette soutenable parce qu'il avait un endettement trop élevé qui empêchait le développement du pays», indiquait à l'époque le président du comité de coordination des banques privées créancières du Congo, Thierry Desjardins. La restructuration de la dette du Congo a été réalisée grâce à l'accord conclu en 2004 entre le Congo et le FMI. «L'accord avec le FMI a balisé le chemin», commentait M. Desjardins.
Les fonds, qui étaient jadis consacrés au paiement de la dette extérieure, estimés chaque année à environ 30% du budget de l'État, sont désormais placés dans un compte de stabilisation logé à la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC).

Ces ressources financières seront essentiellement orientées vers les secteurs pro-pauvres, notamment la santé, l'éducation, l'eau, l'électricité et les infrastructures, et surtout consacrées aux générations futures.

Cette mesure n'est qu'un indicatif parmi tant d'autres, car le Congo a nettement amélioré la transparence et la bonne gouvernance dans le secteur pétrolier, renforcé la discipline dans la gestion des finances publiques, et ne cesse de promouvoir le secteur privé afin de stimuler une croissance économique soutenue, nécessaire pour la réduction de la pauvreté.

Par ailleurs, le Congo vient de marquer un pas de plus dans sa course vers le PPTE. La Banque mondiale a approuvé, courant octobre 2008, son Document stratégique de réduction de pauvreté (DSRP). Or, l'approbation du DSRP est l'un des principaux déclencheurs, sinon une des conditions sine qua non, pour atteindre le point d'achèvement dont la durée n'est pas fixée dans le temps, selon le FMI.

Peu avant l'approbation du DSRP, le Congo a trouvé un accord avec les groupes financiers dits « créanciers vautours » qui avaient racheté une partie de la dette congolaise. Cet accord comprend Kensington international limited, un affilié Elliott Associates L.P, un groupe financier basé aux îles Caïmans. Les « créanciers vautours » sont des sociétés internationales ayant racheté des dettes du Congo auprès de créanciers privés et qui réclament ensuite devant la justice des sommes plus importantes que celles espérées par les premiers créanciers.

En 2006, Kensington international limited avait demandé au Congo plus de 200 millions de dollars, après avoir racheté, quelques années auparavant, l'une de ses créances estimée à un million de dollars seulement.

Guy-Gervais Kitina

Publié le 18/06/2009



18/06/2009
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