RENAISSANCE DU CONGO (12.D.G.P.D)

RENAISSANCE DU CONGO  (12.D.G.P.D)

Les responsables locaux et départementaux aux petits soins

              TOUT POUR PLAIRE AU PRESIDENT

Quiconque observe avec attention la scène politique congolaise ne peut qu'être frappé par un phénomène dont la persistance, à l'approche de l'élection présidentielle, ne laisse pas d'être inquiétante : la forte mobilisation des états-majors politiques au sommet de l'édifice et l'inexistence des mêmes partis à la base qu'ils sont pourtant censés animer pour le compte de leur candidat. Certes, on le constate chaque jour à l'occasion de la tournée que le chef de l'État effectue dans les départements, les formations qui le soutiennent drainent des foules imposantes vers les lieux où il sera présent quelques heures durant ; mais dès que les flonflons de la fête se taisent, le terrain politique se retrouve à nouveau déserté. Ceci, tout simplement, parce que les responsables locaux et départementaux s'empressent de regagner la capitale afin d'y mener un combat qui les intéresse plus directement car, espèrent-ils, il leur donnera peut-être l'occasion de se distinguer aux yeux du chef.

À moins de deux mois d'un scrutin qui décidera de l'avenir de notre pays pour sept longues années, un tel comportement n'est guère judicieux : d'une part, en effet, il conduit les responsables politiques à déserter le terrain où se jouera effectivement l'élection et, d'autre part, il donne aux électeurs le sentiment qu'en dépit des discours, ils pèsent peu dans le combat politique qui s'engage et dont ils constituent pourtant le véritable enjeu. Pour dire les choses de façon crue, l'absence d'actions à la base pourrait bien, si elle se poursuit dans les semaines à venir, provoquer une désertion des urnes qui pénaliserait gravement le futur chef de l'État. Elle ne saurait donc être tolérée plus longtemps.

N'exagérons rien, dira-t-on dans les milieux concernés par un tel propos. Les dégâts causés par l'inexistence du débat politique au niveau local ne sont pas si graves que cela puisqu'une élection présidentielle dépasse très largement l'environnement immédiat des électeurs. Mais l'expérience a prouvé, ici comme ailleurs, que l'issue d'un scrutin est toujours fonction de l'engagement des responsables à la base, que l'absence prolongée de ceux-ci sur le terrain à l'approche de l'élection engendre inexorablement une abstention massive et que le charisme d'un candidat, aussi grand soit-il, ne peut pas tout faire, tout décider.

Conclusion évidente : les partis et formations qui se réclament de la majorité seraient bien avisés, au lieu de se déchirer dans l'espoir de décrocher les meilleures places au sein du futur gouvernement, de s'engager à fond dans la bataille électorale. Qu'ils s'investissent donc sans réserve dans l'action qui débute en surfant sur la vague populaire née de la tournée du chef de l'État dans les départements. S'ils ne le font pas, ils perdront toute chance de jouer un rôle dans les gouvernements à venir car la preuve sera faite qu'ils ne sont pas en mesure de mobiliser leurs partisans.

Autant dire que l'enjeu des semaines à venir est considérable. Pas seulement pour le candidat de la majorité !



18/05/2009
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