RENAISSANCE DU CONGO (12.D.G.P.D)

RENAISSANCE DU CONGO  (12.D.G.P.D)

Le Rebondissement dans l'Affaire NTSOUROU MARCEL

Réedité le 02.07.2012

 

 

Tout porte à croire que la crise entre Sassou et Ntsourou a atteint le point de non retour. Après le refus catégorique du colonel Ntsourou d’être élargi avec, en prime, le grade de général d’armée et une forte somme d’argent, ses bourreaux sont revenus à la charge en changeant de fusil d’épaule. Oyez !


FAUX BILLETS

 

L’affaire Marcel Ntsourou ne fait que commencer. Quasiment blanc comme neige dans le drame de Mpila, les accusateurs de Marcel Ntsourou semblent ne pas vouloir lâcher le morceau à son sujet. En effet plusieurs autres motifs lui ont été trouvés, entre autres, celui des faux billets. De quoi s’agit-il ? Dans le cadre d’une enquête que Marcel Ntsourou devait mener sur la contrefaçon monétaire, la Présidence lui remit des…faux billets pour confondre les faussaires. Aujourd’hui, soit ils ont la mémoire courte, soit par mauvaise foi, ses accusateurs le lui reprochent. Le procès-verbal de l’interrogatoire est savoureux.


- D’où tenez-vous cette fausse monnaie ? » attaque la commission d’enquête.

-Je tiens ces coupures de Sassou en personne » rétorque l’accusé.

-Vous faites du trafic de la fausse monnaie » constatent les enquêteurs.

-Vous faites mal votre boulot. Demandez plutôt à Sassou, où a-t-il trouvé ces faux billets ? » ironise Ntsourou.


La réplique est implacable. Il est en effet curieux que ceux qui combattent la fraude soient eux-mêmes en possession de l’objet du délit. Comment un Chef d’Etat peut-il justifier la présence des faux billets dans ses coffres forts ?


DETOURNEMENT


Après la guerre du 5 juin 1997, Marcel Ntsourou, devenu gouverneur militaire et civil de la ville de Pointe-Noire, fit main basse sur des malles d’argent laissées sur le terrain par les fuyards lissoubistes. Ses accusateurs lui reprochent aujourd’hui d’avoir détourné cette fabuleuse somme.

- Minute ! J’avais tout remis au Président de la République » rétorque l’accusé qui ne précise pas (on peut le comprendre dans un pays plein de voleurs) qu’il prit sa part au passage.


Dans la bouche de ses tortionnaires, l’accusation de « détournement  » ne manque pas de culot. On parle tout de même d’un pays où le vol avec impunité est répandu dans toute la sphère politique et, cela, massivement au sommet de l’Etat. Aussi, les accusateurs devraient d’abord regarder la poutre dans les yeux de Sassou au lieu de se focaliser sur la paille dans l’œil de Ntsourou.


STOCK D’ARMES


Nos enquêteurs ne se sentant pas pour battus, remontent au filet.

- On a trouvé des armes à votre domicile  » fusillent-ils.

Rires de l’accusé.


- Détrompez-vous. Ce sont des stocks constitués après l’opération de désarmement des milices. Une opération officielle au cours de laquelle était remise la somme de 75.000 fcfa à chaque milicien qui ramenait son fusil. J’ai encore les bordereaux  » se défend-il.


Soit. Cependant, il y a lieu de se demander pourquoi le colonel Marcel Ntsourou détenait cet arsenal chez lui, un domicile privé (quand bien-même il résiderait dans un camp militaire) au lieu de les stocker à l’armurerie !

Bon, personne n’a dit que Ntsourou était une colombe. Mais quel homme politique congolais (civil ou militaire) ne possède-t-il pas des armes de guerre chez lui ?


En tout cas ce jeu du chat et de la souris risque de faire beaucoup de dégâts. Car manifestement le colonel Ntsourou à l’intention de vendre cher sa peau. Adjoint de Jean-Dominique Okémba avant son arrestation (il avait succédé à Patrice Mondélé) Marcel Ntsourou, un rôdé du renseignement, possède des informations qui sont de véritables bombes. Ses adversaires sont obligés de jouer mollo pour qu’il ne les fasse pas exploser. Mais s’y prennent-ils convenablement pour qu’ils ne se prennent pas ces patates en pleine gueule ?


LA PARODIE JUDICIAIRE DE BRAZZAVILLE


Justement, pour le malheur de Mpila, le nouveau gouvernement français est favorable au dépaysement de l’affaire des Disparus du Beach de Meaux à Paris. Jusque-là Sarkozy ne voulait rien savoir, soucieux de ne pas embarrasser son ami Sassou. François Hollande dont le slogan de campagne a été « le changement c’est maintenant  » n’a pas pour devoir de faire des cadeaux à la françafrique, réseau qu’il fustigea sévèrement dans son discours préélectoral du Bourget. Eva Joly, une alliée politique du vainqueur de Sarkozy, n’attend que cette occasion pour en découdre avec ces dictateurs noirs qui possèdent des biens mal acquis en France car Marcel Ntsourou, on s’en doute également, a des choses à dire à ce sujet si jamais il décide de se mettre à table. Quand les juges français se résoudront de convoquer Marcel Ntsourou à Paris, gageons qu’il va se précipiter pour s’y rendre.


CRIME CONTRE L’HUMANITE


Reste à savoir, même si on ne veut plus de Ntsourou dans les prisons de la République, reste à savoir si Sassou prendrait le risque de laisser partir cet « homme qui en savait trop » à Paris. Mpila opposera probablement le fameux argument de « l’autorité de la chose jugée » aux juges français. Marcel Ntsourou, trop content de s’extraire des griffes de ses geôliers, aura beau jeu de casser cet argument. Marcel Ntsourou sait bien (trop bien) que pour avoir été sur le banc des accusés dans le procès des Disparus du Beach organisé à Brazzaville, ce Tribunal fut un modèle achevé de tartufferie. Personne ne fut condamné. Les parents des Disparus du Beach espèrent de tout leur coeur une révision de ce procès.

A ce moment l’affaire du Beach prendra toute sa vraie qualification, celle susceptible de conduire ses auteurs au TPI de La Haye : un crime contre l’humanité.

 



02/07/2012
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